30/06/2025

Les derniers mois ont été marqués par des évolutions importantes en matière de mobilité en Belgique. Des trottinettes électriques intelligentes et de nouvelles infrastructures cyclables aux innovations numériques et à un renforcement des contrôles. Mai et juin ont apporté des avancées clés vers un transport plus sûr, plus durable et plus convivial. Ce récapitulatif rassemble les principales actualités et chiffres concernant les vélos, trottinettes, voitures, transports publics et technologies innovantes.
Quoi ?
Bruxelles occupe cette année la 19e place mondiale et la 11e place européenne dans l’Urban Mobility Readiness Index du cabinet de conseil Oliver Wyman, grâce à de bonnes performances en matière de mobilité durable et de transport public.
Chiffres ?
La ville obtient un score de 59 %, contre une moyenne mondiale de 49 %, notamment grâce à des distances de déplacement courtes et des projets visant à améliorer l’infrastructure (comme les bornes de recharge) d’ici 2035.
Construction d’une ceinture cyclable à Charleroi
Quoi ? Charleroi lance la construction d’une ceinture cyclable de 24 km autour du centre-ville pour rendre le trafic à vélo plus sûr et plus fluide.
Pourquoi ? Cette nouvelle infrastructure reliera divers quartiers, zones d’activité et sections communales, en lien avec le réseau de transports publics en étoile existant.
Objectif ? Encourager l’usage du vélo, améliorer la qualité de vie et réduire les émissions de CO₂ pour les 75.000 habitants situés dans un rayon de 3 km autour du centre.
Mybike : 130.000 vélos enregistrés en un an
Quoi ? Un an après son lancement national, la plateforme d’enregistrement mybike a déjà enregistré 130.850 vélos, dont 75.057 rien que sur la dernière année.
Chiffres ? Grâce à ce système, 150 vélos volés ont été restitués à leur propriétaire – soit plus de 3,5 fois plus que pour les vélos non enregistrés.
Comment ? Avec un autocollant gratuit et une base de données en ligne, Mybike aide les propriétaires à mieux protéger leur vélo et à le retrouver plus rapidement en cas de vol. Le projet est une collaboration entre le gouvernement fédéral, les trois Régions et la police. Il sera directement intégré aux systèmes policiers en 2025.
Indemnité vélo jusqu’à 3.610 €/an possible
Quoi ? Depuis le 1er janvier 2025, les employés se rendant au travail à vélo peuvent bénéficier d’une indemnité exonérée d’impôt allant jusqu’à 3.610 €/an, soit 0,36 €/km. Cela s’applique au privé comme au public, à tous types de vélos, et même en combinaison avec les transports publics.
Historique ? En 2022, plus de 800.000 travailleurs ont déjà reçu une indemnité vélo, représentant plus d’un milliard de kilomètres parcourus à vélo.
Hoppy teste des trottinettes IA à Malines pour plus de sécurité
Quoi ? À Malines, Hoppy a équipé 50 de ses 200 trottinettes partagées de caméras IA qui s’arrêtent automatiquement en cas de double usage ou si l'on roule sur le trottoir. Le système sera affiné pour reconnaître correctement les types de revêtement.
Autres villes ? À Anvers, Bolt détecte des trajets « en tandem » dans 2 % des cas. Avec leur Reckless Rider Score, ils ont déjà réduit les comportements dangereux à Bruxelles de 23 %. À Malines, les trottinettes partagées sont parmi les plus sûres.
Saint-Nicolas choisit des trottinettes plus intelligentes et plus sûres
Quoi ? Depuis le 7 juin, 300 trottinettes IA de Hoppy sont en service à Saint-Nicolas. Elles s’arrêtent automatiquement si elles sont mal garées ou dépassent la vitesse limite dans les zones à forte densité.
Objectif ? Limiter les nuisances et situations dangereuses. L’utilisation en dehors du centre-ville n’est plus autorisée.
Droits de stationnement numériques pour personnes handicapées
Quoi ? L’application nationale HandyPark offre enfin une solution aux personnes handicapées recevant à tort des amendes de stationnement.
Problème ? Jusqu’ici, les cartes de stationnement n’étaient pas détectées par les voitures scanneuses, faute de lien avec une plaque d’immatriculation.
Solution ? HandyPark, développée avec les personnes concernées et des organismes comme VVSG, Brulocalis et UVCW, permet de lier la carte à une voiture via, par exemple, Itsme. Cela simplifie l’utilisation, réduit les abus, et évite aux utilisateurs de devoir sans cesse se justifier. L’app est déjà disponible à Anvers, Bruxelles, Gand et Liège, et bientôt dans plus de 60 autres villes.
Charleroi : plus de parkings et assouplissement du stationnement
Quoi ? D’ici 2029, Charleroi ajoutera 1.000 places de parking près du centre. Le système de couleurs sera réduit à trois zones claires et le temps de stationnement gratuit dans les zones rouge et verte sera doublé (1 heure dès septembre). Certains piétonniers seront rouverts le soir à la circulation.
Critiques ? Ces assouplissements suscitent des critiques. L’ancien bourgmestre Paul Magnette qualifie la réouverture des quais de Sambre à la circulation d’“incompréhensible recul”.
La digitalisation facilite l’administration pour les automobilistes
Permis de conduire : Via BelDrive, les citoyens peuvent désormais demander en ligne leur permis B après avoir réussi l’examen pratique (et plus seulement pour un permis provisoire ou un renouvellement).
Plaques d’immatriculation : Dès août 2025, il ne sera plus possible de rendre une ancienne plaque via bpost : elle devra être envoyée à la DIV ou remise au SPF Mobilité. Ceux qui changent de véhicule dans les 4 mois peuvent conserver leur plaque – une solution plus rapide, économique et écologique.
Moins de trains entre Anvers et Bruxelles
Quoi ? Durant les vacances d’été, moins de trains circuleront entre Anvers et Bruxelles à cause de travaux sur le pont de Mechelen (canal de Louvain). Les trains S seront les plus touchés, avec des trajets plus longs et moins de connexions directes.
Critiques ? L'association TreinTramBus réclame de meilleures alternatives : détours via Muizen ou ouverture des trains internationaux aux trajets intérieurs. La SNCB juge cette dernière option irréalisable.
Eurostar étend son réseau et sa flotte
Quoi ? Eurostar prévoit trois nouvelles lignes d’ici 2030 : Bruxelles-Genève, Amsterdam-Genève et Londres-Francfort. Deux d’entre elles passeront par Bruxelles.
Comment ? L’opérateur investit 2 milliards € dans 50 nouveaux trains à grande vitesse.
Pourquoi ? Après une année record en nombre de passagers, Eurostar veut offrir une alternative durable à l’avion.
Nouveau nom pour le transport à la demande : De Lijn Flex
Quoi ? L’appli Hoppin s’appelle désormais De Lijn Flex, et le site de réservation devient https://www.delijn.be/fr/content/flex/.
Pourquoi ? De Lijn veut rendre plus clair que le transport flexible est de sa compétence. Le fonctionnement reste le même, mais le nom Hoppin est réservé aux points d’échange intermodaux.
La province du Limbourg rejette le plan d’économies de De Lijn
Quoi ? 25 des 38 bourgmestres du Limbourg ont rejeté le plan d’économie de De Lijn.
Pourquoi ? Selon De Lijn, les changements sont nécessaires par manque de budget et de chauffeurs, mais le syndicat ACV conteste cette justification.
Critiques ? La suppression de 5 lignes et la réduction de service sur 15 autres provoquent une vive opposition, surtout dans les communes rurales déjà peu desservies. Les autorités locales dénoncent également le manque de concertation.
Le secteur de la mobilité évolue rapidement, avec un accent clair sur la sécurité, la durabilité et la digitalisation. Les villes investissent dans les infrastructures et les technologies intelligentes, tandis que les autorités imposent des règles plus strictes et simplifient les démarches administratives. Toutefois, des défis subsistent : nuisances, insécurité, disparités régionales dans les services. Il est clair que la collaboration entre autorités locales, entreprises et usagers est essentielle pour construire une mobilité de demain vivable et efficace.